La journaliste Nafisa Ramazani reste attachée à ses origines de Walikale, son territoire natal. Fille d’un ancien journaliste et journaliste elle-même, elle veut apporter son aide à ces milliers de personnes enclavées dans ce territoire le plus vaste de la province du Nord Kivu et qui malheureusement reste écarté du reste de la province faute des routes adéquates.

Ce territoire, le seul, à ce jour, où les femmes enceintes parcourent plusieurs dizaines de kilomètres pour rejoindre un centre de santé pour accoucher, ce territoire où les femmes accouchent à même le sol faute des structures sanitaires adéquates, ce territoire où pour rejoindre une entité on est obligé de passer par d’autres territoires faute de routes. Encore plus, ce territoire où les enfants font des jours à la maison faute de craies dans leurs écoles et où les enfants étudient à l’air libre faute des structures scolaires adéquates,….

Nafisa Ramazani s’en préoccupe et se sent concerné par le calvaire vécu au quotidien par ses concitoyens.

‘Je n’ai pas assez de moyens, mais je veux aider au mieux que je peux’, lance-t-elle dans l’émission Grande interview de Elle Fm radio où elle a été invitée.

‘J’invite tout le monde à avoir un grand cœur en faveur de cette population qui vit un calvaire indescriptible chez nous à Walikale. Vous savez, pour donner, il ne faut pas avoir beaucoup. Même une boite de craie peut faire à ce que les enfants qui pourraient passer des jours à la maison, étudient. Mais à chaque fois que nous achetons la craie ici à Goma, il nous faut le même cout, voire plus, pour acheminer ces craies en destination. C’est un véritable calvaire’, déplore-t-elle.

‘Et ce n’est pas tout. Ce dernier temps, pour essayer d’assouplir les souffrances de ces femmes enceintes, avec ma fondation ESV, Ensemble pour Vulnérables, nous appuyons les structures sanitaires en intrants : médicaments et matériels de travail. Aujourd’hui, nous avons réussi à doter les structures sanitaires de Njingala, de Kibua, de Wenga, de Mubi,…en lits de maternité et en médicaments. Mais les besoins sont encore là. Que chacun apporte ce qu’il peut pour aider’, lance-t-elle ce cri de cœur.

Ce territoire, malgré sa promiscuité, reste riche en matière de sous sol. Et ce territoire a des représentants et au niveau provincial et au niveau national avec ses fils et filles qui ont déjà occupé des portes feuilles importants, capable d’influencer en faveur de ce territoire, mais hélas. Et en cette période des élections en République Démocratique du Congo, Nafisa Ramazani appelle les siens à voter utile en faveur du territoire de Walikale.

‘C’est vrai que nous avons des personnes que nous avons voté dans le passé. Certaines font ce qu’elles peuvent, mais d’autres, rien du tout. J’en appelle donc à tous de voter utile car c’est seulement de cette manière-là que nous pourrons espérer à voir nos routes réhabilitées, nos écoles et nos structures sanitaires construites et tant d’autres’, conclût-t-elle.

Il sied de rappeler que lors de la célébration de l’indépendance de 2016, Julien Paluku Kahongya, alors gouverneur du Nord Kivu avait commémoré cette fête à Walikale après avoir parcouru la route Goma-Walikale, un défi qu’il s’était donné pour montrer que c’est possible de voir cette route ouverte, ce qui avait été fait. Et dès lors, les travaux de maintien de cette route ne s’exécutent plus, ce qui a encore ramené cette route à son état initial de délabrement très avancé.

Gisèle KAHIMBANI

By ellefm

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