Trois heures et trente minutes d’entretien ! Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a passé en revue, mercredi 19 juillet 2023 à Kampala, en Ouganda, la situation sécuritaire dans l’est rdcongolais avec ses implications régionales avec les missi dominici de son homologue rdcongolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à savoir le minÉtat en charge de l’Intégration régionale Antipas Mbusa Nyamwisi et un haut représentant du Président de la RDC, sir Tony Kanku Shiku.
En ordre utile, les récentes foudroyantes offensives conjointes des troupes régulières de deux pays contre les terroristes ADF et groupes armés islamistes sur le sol rdcongolais ont été en exorde de l’entretien entre Museveni et ses hôtes rdcongolais.
Depuis le 30 novembre 2021, les armées ougandaises (UPDF) et rdcongolaises ( FARDC) mènent des opérations conjointes contre des groupes terroristes transfrontaliers dont le tristement célèbre ADF notamment dans les territoires de Beni au Nord Kivu et d’Irumu en Ituri. Aux dernières nouvelles, FARDC et UPDF ont mis en déroute des cohortes des terroristes ADF et repris nombre de leurs bastions dans la région périphérique de Beni. Des dizaines des paysans, dont des femmes et des enfants, pris en otage par les ADF ont été ainsi libérés. Le Président ougandais a révélé, il y a peu, que l’ex-chef d’État rdcongolais, Joseph Kabila Kabange, hébergeait et équipait des islamistes dans l’est du pays. Mais il s’est félicité que Kinshasa a changé de fusil d’épaule.
Selon des sources bien renseignées, au moins 1700 soldats ougandais, soit deux bataillons, sont venus en soutien aux FARDC. Par ailleurs, Kampala est très préoccupé par la présence du M23 dans le Masisi. Museveni a dit apporter tout son soutien au processus de Nairobi et de Luanda et encourage le facilitateur Uhuru Kenyatta à s’activer en vue d’un retour progressif de la stabilité dans la région.
La situation humanitaire y est dramatique.
Au moins 976 civils ont été tués depuis le mois de juin au Nord-Kivu du fait des menées subversives des terroristes du M23 dont le soutien de Kigali ne fait plus l’objet d’un doute.
L’Ouganda en tant que pays membre de la zone EAC dit concourir au vivre ensemble entre toutes les communautés frontalières de la sous-région de Grands-lacs sans lequel toute entreprise de développement ne porterait des fruits escomptés. Les dernières assises de la Grande commission mixte RDC/Ouganda ont accouché d’un chapelet des recommandations notamment dans le domaine socioéconomique.
Il sied, en effet de noter que la RDC et l’Ouganda partagent une longue frontière lacustre, le lac Albert bien loti en richesses halieutiques qu’en hydrocarbures. Les deux pays ont convenu d’une réglementation de la pêche afin d’en finir avec les arrestations des pêcheurs rdcongolais par la marine ougandaise.
Kinshasa et Kampala négocient laborieusement certes un accord type ZIC, zone d’intérêt commun, pour le partage de la production de l’or noir . Et dans le volet énergétique, les deux pays envisagent de construire une ligne THCC de 400 KV partant de Nkenda, en Ouganda, pour la desserte des villes rdcongolaises de Béni, Bunia et Butembo.
Mais sans la paix, point de développement, aime à redire Antipas Mbusa Nyamwisi. Le minÉtat en charge de l’Intégration régionale a, en pipeline, un point de presse qu’il tiendra à Kinshasa.
*Cell com. Intégration régionale*
