Le 1er Décembre de chaque année le monde célèbre la journée de lutte contre le sida. Au Nord Kivu, cette célébration a sa raison d’être. Selon le PNMLS, Programme National Multisectoriel de lutte contre le Sida, au 31 Décembre 2022, 21 586 personnes vivant avec le VIH étaient identifiées et traitées sous antirétroviraux(ARV). Docteur Aubin Mongili, coordonnateur de ce programme au Nord Kivu précise que 2 434 nouvelles personnes ont été contaminées au cours des trois premiers trimestres de l’année en cours ce qui amène le chiffre à 24 020 personnes identifiées et traitées du Sida dans la seule province du Nord Kivu :

‘On est en train de célébrer la trente-cinquième Edition de la journée mondiale du sida. Au 31 Décembre 2022, nous avons compté 21 587 personnes vivant avec le VIH sous ARV, et à ces jours, selon la dernière validation au troisième trimestre 2023, nous avons compté à 24 020 personnes vivant avec le VIH sous ARV. C’est-à-dire, il y a énormément d’augmentation’, a-t-il dit sur Elle Fm.

Aubin Mongili craind que cette maladie ne se propage le plus rapidement dans les sites des déplacés, la prévention de cette maladie n’étant pas prise en compte dans le bouquet santé ce des personnes :

‘Notre province en situation de crise humanitaire. Chose que nous déplorons parce que jusqu’à aujourd’hui, parce que la lutte contre le sida devrait être intégrée systématiquement dans toutes les interventions en situation de crise humanitaire. Nous le déplorons pourquoi, parce que les personnes vivant avec le VIH ne sont pas prises en compte dans ces interventions et leur vulnérabilité ne fait que augmenter. Nous comptons 2millions 405 milles 944 déplacés en date d’octobre 2023, parmi ces déplacés internes, il y a des personnes vivant avec le VIH qu’on ne sait pas identifier. Ils sont confondus et nous ne savons pas maitriser leurs comportements dans les sites des déplacés…ils peuvent y pratiquer les sexes sans préservatifs et nos sites peuvent être des sites de propagation du VIH. Voilà la crainte que nous avons’, a-t-il poursuivi.

Au cours de l’année passée, 3 96 personnes vivant avec le sida sont décédées et au troisième trimestre de cette année, 147 en sont mortes. Aubin Mongili soulève plusieurs facteurs notamment l’absence des fonds pour la prise en charge de cette maladie :

‘…alors je vous informe que dernièrement lorsque nous avons connue Ebola et Covid 19, les gens ont semblé oublier que le sida existe, ils ont ignorés les mesures barrières de cette maladie. Attention, le sida n’est pas en congé, il continue à tuer et à contaminer des nouvelles personnes. Et actuellement, aucune structura sanitaire ne couvre le paquet minimum d’activité VIH. C’est-à-dire s’il y a deux ou trois volets pris en charges, les autres volets sont en souffrance. Ça c’est un problème général pour tout le pays. Autre difficulté, c’est la baisse du financement VIH. Depuis le 30 Juin 2011 le VIH n’a plus d’appui ; oui c’est une difficulté majeure parce que le fond mondial ne donne que les médicaments, les aspects communautaires n’étant pas pris en compte. Tu peux prendre les antirétroviraux, mais si tu ne manges pas bien, il n’y a pas d’appui nutritionnels, c’est un problème, il n’y a pas l’accompagnement psychosociale c’est un problème…Voilà les facteurs qui peuvent faire à ce qu’il y ait augmentation des nouveaux cas et surtout qu’il y ait aussi des décès. L’année 2022 nous avons enregistrées 396 décès, cette année au troisième trimestre, nous avons enregistré 147 décès. Qui sait comment 2023 va s’achever ?’ a-t-il conclu d’un ton inquiet.

La célébration de cette journée est repoussée au mercredi prochain au Nord Kivu et les personnes vivant avec le VIH ne plaident que pour leur prise en charge médicale et sociale.

Gisèle Kahimbani.

By ellefm

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