En provenance du territoire de Rutshuru, où elle vivait paisiblement de son commerce, Nyirahabineza(nom d’emprunt) se retouve, à ces jours, dans un camps des déplacés de guerre en territoire de Nyiragongo. Ceci après avoir vécu un cauchemar qu’elle raconte avec autant d’angoisse et d’émotion.
« Je n’ai pas pu fuir puisque j’avais une grossesse de 7 mois. Les rebelles du M23 se sont introduit chez moi et m’ont violé pendant que mon mari avait déjà pris fuite me laissant avec des enfants « , témoigne-t-elle.
Elle dit avoir été dépêchée dans une structure sanitaire à Rutshuru après les viols qu’elle a subit, qui a occasioné la mort de son bébé de 7 mois et la fustile dont elle a été victime. Après avoir survécu du viol commandité par quatre hommes rebelles et après sa prise en charge médicale par une des organisations humanitaires, elle vit actuellement dans une petite tente avec ses enfants, abandonnée par son mari, aussitôt que celui-ci aurait appris de son viol.
Cette survivante n’a pas manquer, dans son témoignage, à décrier la situation humanitaire précaire que traversent les femmes déplacées de guerre lors d’une table ronde, organisée le jeudi 7 mars 2024, par l’Association des Femmes des Médias AFEM en collaboration avec l’ambassade des Pays-Bas sur le contexte sécuritaire dans l’Est de la RDC et les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles. Ceci en marge de la célébration de la journée internationale de défense des droits des femmes et de la campagne « SheDecides ».
Des milliers des cas des violences sexuelles basées sur le genre sont enregistrés du jour au lendemain en province du Nord-Kivu en cette période des conflits armés. Des auteurs, figurent des éléments incontrôlés des forces de l’ordre, des rebelles M23, des réservistes Wazalendo et même certains parmi les civils qui usent de leur pouvoir pour abuser sexuellement des filles et femmes. A en croire Me Yvette Shakira, juriste à la Dynamique des Femmes Juristes et prenant part à cette table ronde, plus de sept-cent cas des violences sexuelles et basées sur le genre ont été répertoriés le mois dernier et sont suivis par la structure féminine DFJ.
« Plus de 700 cas des femmes violées qui ont accepté notre accompagnement, l’ont été, certaines par des éléments militaires incontrôlés, des rebelles M23, des tenanciers des maisons de tolérance, des cadres qui se servent de leur pouvoir pour abuser sexuellement des jeunes filles et femmes. C’est vraiment une situation déplorable « , fustige-t-elle.
De sa part, l’Association des Femmes des Médias AFEM , à travers sa coordinatrice nationale, Julienne Baseke, parle des mécanismes à mettre en place pour amener les décideurs à prendre des bonnes décisions afin de mettre un terme à cette situation d’insécurité et ses retombées: » nous savons que ce sont nos ressources minières et autres qui sont à la base de cette guerre ayant fait des milliers des personnes tuées, des femmes et filles violées, des milliers des déplacés de guerre. Les pays qui sont derrière cette guerre en RDC devraient être dénoncés et toutes les femmes se mobilisent pour s’impliquer davantage pour mettre fin à cette situation de guerre dont elles sont les premières victimes. «
Les plaidoyers doivent être mener au niveau national et international dans le sens d’appeler tout le monde à se mobiliser contre tous ces pays qui soutiennent les rébellions en RDC. Tous ces multinationaux qui, étant à la quête de nos ressources, financent les rebellions et appuient les agresseurs de la RDC pour continuer à piller les ressources de ce pays, à massacrer la population à cause des richesses de ce pays.
Les femmes sont également appelées à s’unir pour mener la lutte ensemble et participer activement dans la résolution des conflits et la restauration de la paix.
Auprès de l’ambassade des Pays-Bas, l’Association des Femmes des Médias AFEM demande à ce que les plaidoyers soient faits pour appeler la communauté internationale à agir et que tous ces pays occidentaux arrêtent de soutenir la guerre en RDC.
Rose Mathe