Le monde célèbre la journée dédiée à la langue des signes ce lundi 23 Septembre. Lors de cette célébration, la directrice de l’école primaire Neema/EPHPHATHA, Bishaira Marciane, a partagé ses réflexions sur les avancées et les obstacles persistants dans le parcours d’inclusion des personnes malentendantes en République Démocratique du Congo, en particulier dans la province du Nord-Kivu.

La directrice a d’abord salué la décision du gouvernement congolais de reconnaître officiellement la langue des signes comme langue nationale. « C’est un moment historique pour les malentendants », a-t-elle déclaré. « Cette reconnaissance est un pas essentiel vers l’égalité des droits et une meilleure intégration des personnes sourdes dans la société. »

Cependant, elle a également souligné que cette avancée ne doit pas masquer les nombreux défis qui persistent. L’accès à une éducation adaptée reste limité pour beaucoup d’enfants sourds en RDC. « Il est impératif que nous travaillions ensemble pour garantir que tous les enfants, quelle que soit leur condition auditive, aient accès à une éducation de qualité sans être marginalisés », a-t-elle insisté.

La directrice a également évoqué l’importance d’une sensibilisation accrue au sein de la société. « Nous avons des enfants malentendants, mais aussi des enfants qui entendent bien. L’objectif est que ces derniers deviennent des interprètes au sein de la communauté. Il s’agit d’une langue nationale souvent négligée, et beaucoup de gens ne voient pas son importance. Ils devraient venir apprendre et communiquer avec les sourds de la communauté, mais même leurs parents ne reconnaissent pas la valeur de cette langue. C’est pourquoi certains négligent d’apprendre à l’entendre. Le gouvernement commence à s’y intéresser, mais cela reste surtout théorique et n’est pas encore appliqué de manière pratique », a-t-elle noté.

Elle a encouragé les médias et les influenceurs à jouer un rôle actif dans la promotion d’une image positive et inclusive des personnes sourdes.

L’école Neema EPHPHATHA continue de se battre pour un avenir meilleur où chaque individu, qu’il soit entendant ou sourd, ait sa place dans la société. « Nous avons besoin d’une action collective pour garantir que chaque voix soit entendue », a conclu la directrice avec conviction.

Promesse Kakuru

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