Vingt-cinq défenseurs des droits humains ont été formés par l’Association des Femmes des Médias AFEM Goma, ce jeudi 28 novembre, sur le débat démocratique et la redevabilité, dans un contexte où la sécurité dans l’Est de la RDC est menacée par les rebelles du M23.

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC demeure préoccupante, avec des violations des droits humains croissantes. Les défenseurs des droits humains sont souvent victimes d’agressions et d’intimidations, ce qui explique la nécessité de cette formation axée sur la communication et la collaboration avec les médias pour promouvoir des débats équilibrés.

L’Association des Femmes des Médias AFEM de Goma a rassemblé des défenseurs des droits humains, des activistes de la société civile et des mouvements citoyens. Les participants ont été formés sur plusieurs questions juridiques essentielles.

Maître Somasoma Blaise, avocat au barreau du Nord-Kivu et coordinateur provincial de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, a souligné l’importance d’une approche rigoureuse dans l’exercice du métier. En tant que facilitateur de cet atelier, il insiste sur la différence entre la liberté de manifester et la liberté d’expression :

« Dans un régime démocratique, il doit régner des débats. En parlant de débats démocratiques, nous devons évoquer trois droits fondamentaux : le droit à la liberté d’expression, le droit d’accès à l’information et le droit à l’égalité. » Il a également averti les participants contre le risque de se fier à des allégations non vérifiées.

Souza Kisuki, une activiste du mouvement citoyen Véranda Muchanga au Nord-Kivu, montre ce qu’elle qualifie d’acquis de ce cadre d’échange en partageant son expérience : « Lors de cet atelier, nous avons appris à différencier la liberté d’expression de celle de manifester. Nous avons aussi discuté de la redevabilité envers la population. C’est un aspect crucial pour nous en tant que défenseurs. »

Rose Mathe, point focal d’AFEM Goma, a quant à elle épinglé les objectifs de cette activité qui vise à accompagner les défenseurs des droits humains dans l’exercice de leur métier afin de les sécuriser en cette période de crise sécuritaire : « Actuellement, au Nord-Kivu, nous faisons face à des incursions rebelles qui compliquent l’exercice du travail des défenseurs. Cette formation leur permettra non seulement de veiller sur leur sécurité mais aussi de mieux comprendre leur rôle vis-à-vis de la population. Nous espérons qu’elle contribuera à renforcer leur capacité à collaborer avec les autorités tout en maîtrisant leurs droits et responsabilités. »

Signalons que la ville de Goma reste secouée par une insécurité croissante ; les défenseurs des droits humains sont souvent pris pour cibles. Cependant, la collaboration entre les défenseurs et les médias est essentielle pour garantir un débat démocratique.

Promesse Kakuru

By ellefm

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