L’Association des femmes des médias AFEM Goma a tenu un point de presse ce samedi 30 novembre, au cours de laquelle elle a présenté un rapport selon lequel dix-huit cas d’atteinte à la liberté de la presse et aux droits des journalistes ont été enregistrés entre janvier et novembre 2024, soit 1,6 cas d’atteinte par mois à Goma au Nord Kivu.

Selon les recherches menées par AFEM, cela fait près de 27 ans que les provinces du Nord et Sud Kivu sont marquées par des conflits incessants, faisant d’elles des zones où les droits humains sont régulièrement bafoués. Les journalistes y sont souvent harcelés, battus et arrêtés pour avoir simplement exercé leur métier. La reprise des hostilités militaires et la résurgence des tensions dans le Nord Kivu compliquent davantage leur travail, rendant difficile l’accès à l’information et les exposant aux dangers des gelligérants.

Les journalistes féminins, en particulier, font face à une double menace en subissant des pressions liées au genre, dont la sextortion et l’abus du pouvoir persistent. Cette situation entrave l’égalité des sexes dans les médias et limite l’accès des femmes aux sources d’information, particulièrement publiques.

Devant la presse de Goma, Rose Mathe, point focal de AFEM Goma, a parlé des cas d’atteinte en ces termes : « La cellule de monitoring des cas d’atteinte à la liberté de la presse, axe Goma, a documenté dans la ville de Goma, de janvier à novembre 2024, 18 cas d’atteinte à la liberté de la presse et de violation des droits des journalistes. Parmi ces 18 cas figurent 5 journalistes femmes et 13 journalistes hommes, dont un décès », a-t-elle déclaré.

Face à ces défis, AFEM appelle les autorités à prendre des mesures concrètes pour protéger les journalistes et garantir leur sécurité : « Au regard de ces cas documentés, les atteintes à la liberté de la presse et les violations des droits des journalistes ne font qu’augmenter et la situation sécuritaire des journalistes reste alarmante à Goma, dans la province du Nord Kivu. Pour certains parmi les cas documentés, les menaces persistent et leur sécurité demeure préoccupante », ajoute Rose Mathe.

Pour rappel, cet café de presse s’inscrit dans le cadre de l’exécution du projet Une presse libre, professionnelle et plurielle pour l’accès des différentes couches sociales à l’information fiable au Nord et Sud Kivu, un projet mis en oeuvre par AFEM, avec l’appui financier de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne en République Démocratique du Congo.

Pendant que l’Association des Femmes de Médias Goma encourage les défenseurs des droits humains à continuer à documenter les cas d’atteintes aux droits des journalistes et à la liberté de la presse, la constitution congolaise garantit quant à elle une presse libre.

Promesse Kakuru

By ellefm

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