Un an plus tard, le jeudi 9 janvier 2025, les taximen-motos expriment leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme une série de tracasseries. Ils affirment que cette mesure sécuritaire a conduit à une augmentation des accidents nocturnes et des embouteillages.
S’exprimant sur radio Elle FM, l’un d’entre eux met en avant les difficultés financières causées par cette restriction, qui limite leur capacité à travailler en soirée. « Nous ne travaillons plus, avec cette multitude de motos qui circulent dans la ville. Aujourd’hui avec la guerre dans les périphéries de Goma, toutes les motos sont concentrées dans la ville, malheureusement nous sommes tous censés travailler jusqu’à 17h59, comment allons-nous trouver des recettes ? Et nous sommes tous d’accord que cette mesure engendre des embouteillages du soir, quand le motard est à vive allure pour échapper aux tracasseries policières. Mais on ne peut pas éviter les accidents. »
D’autre part, certaines femmes travaillant dans divers secteurs estiment que cette mesure contribue à l’instabilité de leur emploi. Elles soulignent que la fin prématurée des activités nocturnes affecte leurs revenus et leur sécurité financière. Une vendeuse de chaussures usagées près du rond-point Mutinga en commune de Karisimbi témoigne : « Nous sommes obligées de laisser nos activités avant 18h, avec ces colis que les taxis-bus n’acceptent pas, c’est seulement à bord d’une moto que l’on peut se déplacer. Malheureusement, arrivé à 18h, ça sera compliqué, pourtant c’est à cette heure-là où il y a beaucoup de clients. Nous n’avons pas à nous plaindre, non ! Avec cette insécurité, nous devons rentrer tôt à la maison. »
Le vice-gouverneur a déclaré le 4 janvier dernier, lors de la célébration de la journée des martyrs de l’indépendance, que cette mesure est une solution à l’insécurité croissante dans la ville et commence à porter des fruits. Cependant, il a également reconnu que tout le comité n’était pas d’accord lors de son instauration.
Alors que les débats continuent autour de cette mesure, l’autorité provinciale avait mis en place il y a près d’un an l’opération « Safisha Muji wa Goma na Kandokando », qui se traduit en français par « assainir la ville de Goma et ses environs », dans le souci de répondre aux besoins sécuritaires de la population.
Promesse Kakuru.