Depuis le mardi 11 mars 2025, le maire de la ville de Goma, Ndalieni Katembo Julien, a pris la décision de fermer les marchés dits « pirates », tels que Bwaka pour les objets usagés et Tora pour les téléphones portables usagés. Le maire justifie cette mesure par la volonté de lutter contre la vente d’articles volés, souvent écoulés dans ces marchés, alimentant ainsi des actes de criminalité tels que le vol et l’extorsion. En revanche, pour les femmes commerçantes, cette décision risque de détruire leur activité, mettant en péril leur seule source de revenus.
Espérance Mulegwa, au nom des vendeuses de ce marché regroupant plus de 50 femmes dans trois secteurs, conteste cette mesure. Elle insiste sur le fait que ces femmes ne vendent pas des objets volés, mais des articles usagés qui proviennent de dons ou de reventes légales. Selon elle, la fermeture des marchés pirates frappe injustement des commerçantes honnêtes. « Nous ne vendons pas des articles volés, mais des objets usagés qui ont été donnés ou revendus légalement. Nous avons une commission de vérification et nous avons également l’acte notarié. Pourquoi alors vendre des objets volés ? Et si réellement ça provenait du vol, pourquoi les étaler maintenant ? Ici nous vendons légalement », explique-t-elle, soulignant que l’activité des petites commerçantes est fondée sur des pratiques transparentes.
La coordinatrice plaide donc pour un dialogue avec les autorités locales afin de trouver des solutions alternatives qui permettent à ces femmes de continuer à travailler : « Nous voulons continuer à travailler, mais de manière légale et contrôlée. Nous demandons aux autorités de nous permettre de continuer à vendre nos produits tout en garantissant qu’il n’y a pas de place pour le trafic d’articles volés. Nous avons la possibilité de prouver notre innocence ; monsieur le maire devrait nous écouter d’abord », ajoute-t-elle.
Le maire de Goma, Julien Katembo Ndalieni, a défendu la fermeture des marchés en soulignant la nécessité de restaurer l’ordre public et de lutter contre la criminalité, des objectifs qui justifient, selon lui, cette décision. Toutefois, une couche de la population de Goma estiment que cette décision est trop sévère et qu’elle ne prend pas suffisamment en compte leurs réalités économiques.
Promesse Kakuru