Mère célibataire de quatre enfants, humanitaire de profession et avocate de formation, Salama Bybylay a à travers deux ouvrages autobiographiques,  » Les Mots de mes Maux et Amour et Croissance  » récemment publiés, raconté un parcours de douleur, de résilience.

Dans Les Mots de mes Maux, Salama revient avec force sur un passé douloureux, notamment les épreuves endurées dans un mariage qu’elle qualifie de toxique. « Ce mariage m’a détruite émotionnellement, psychologiquement et même physiquement. Je vivais dans une souffrance silencieuse, invisible. »

Elle décrit un quotidien fait d’angoisse, d’oppression et d’isolement. « La douleur ne se voyait pas. Mais elle me rongeait à l’intérieur. Il m’arrivait de ne plus reconnaître la femme que j’étais devenue».

Ce vécu difficile, elle l’a transformé en un appel fort à l’endroit des familles, surtout des parents, pour qu’ils n’imposent plus à leurs filles de rester dans des foyers destructeurs, sous pression de la société:

« J’ai dit aux parents de ne pas laisser, ou bien de conseiller aux filles de rester dedans, justement c’est pour éviter cette destruction. Un truc qui détruit ton enfant, un truc qui va tuer ton enfant, pourquoi tu lui dirais de rester dedans ? Parce que les parents quand ils les font, ils savent que tu traverses des moments difficiles, ils savent que tu es en train de souffrir. Mais ils les font à cause de la société. Mais est-ce que cette société, l’opinion que la société a de toi comme parent, est-elle plus importante que la vie de ta fille ? Non, la réponse est non. Donc pourquoi demander à ta fille de rester dedans ? », s’interroge-t-elle.

L’écriture étant devenue un processus de thérapie pour elle, Salama dans son second ouvrage, Amour et Croissance, explique une renaissance.

« Ce livre raconte mon entre-deux : je ne suis plus là où j’étais, mais je ne suis pas encore là où je veux être. Je suis en chemin, en processus de guérison… J’ai choisi d’écrire pour guérir. Écrire non pas pour me victimiser, mais pour sortir du silence, pour permettre à d’autres de se reconnaître, de comprendre qu’elles ne sont pas seules. » a-t-elle ajouté

Fière d’être une survivante, elle rejette toute posture de plainte ou d’apitoiement:

« Je parle plus de mon expérience, j’ai appris que pour guérir il faut écrire. Il y a plusieurs façons de guérir, mais moi j’ai choisi d’écrire. Écrire pas pour paraître une victime, non, mais écrire pour dire ce que les autres gardent dans leur cœur, écrire pour sortir du silence, écrire pour montrer aux autres que, parce que je sais là d’ailleurs, je ne suis pas la seule qui a vécu ce que j’ai vécu, il y a plusieurs. Je ne suis pas une victime. J’ai survécu. Et aujourd’hui, je choisis de transformer ma douleur en force. Dans nos sociétés, beaucoup de femmes vivent ce que j’ai vécu. Certaines en meurent. Mais d’autres peuvent encore être sauvées par des récits comme le mien. »

Salama a pris le relais de la souffrance, offrant à d’autres femmes une lueur d’espoir et une voix pour dire ce que beaucoup gardent encore dans le silence.

Promesse Kakuru

By ellefm

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