Sarah Ménard April, conseillère juridique des opérations au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), a rappelé l’importance des Conventions de Genève, insistant sur le code de conduite à observer envers les blessés de guerre et sur la nécessité d’intégrer le DIH dans les processus décisionnels lors des opérations militaires. Elle a notamment précisé :« Il faut l’autorisation d’un commandant pour utiliser une artillerie en fonction de son calibrage. »
Le CICR a également mis en lumière les actes prohibés en tout temps et en tout lieu, même en période de guerre. Il s’agit notamment des atteintes à la vie des civils, des punitions collectives, de la prise d’otages, des atteintes à la dignité humaine, de l’esclavage et du pillage.
L’accent a été mis sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre, la compétence universelle des juridictions internationales ainsi que sur la responsabilité hiérarchique des supérieurs militaires et civils en cas de violations.
Jérôme Alexandre, chef de la sous-délégation du CICR à Goma, a souligné: « Nous travaillons sur la base d’allégations solides et non sur des rumeurs, afin que les violences ne se reproduisent plus. Nous devons développer un dialogue de confiance pour limiter les conséquences des conflits armés. »
Il a conclu en rappelant que même la guerre a des règles.
De son côté, le mouvement AFC/M23 a assuré son engagement à respecter la neutralité du CICR :« Nous sommes repartis satisfaits. Il était nécessaire d’avoir une discussion sur ce sujet », a déclaré Corneille Nanga, coordonnateur du mouvement
À lui d’ajouter :« Nous sommes un mouvement de révolution constitutionnelle, porteur d’une cause. Tant que cette cause ne sera pas résolue, nous ne cesserons pas notre lutte. Pour la mener, nous ne voulons pas recourir à la violence ou à la force brute, mais plutôt agir dans le respect du droit international humanitaire. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette formation soit intégrée comme module permanent. Nous comptons aussi sensibiliser nos forces militaires, car ce sont elles qui sont en première ligne sur le terrain. »
Notons que cette formation s’est déroulée a Goma, au Nord-Kivu, ce jeudi 10 juillet.Cette occasion d’apprentissage et de partage d’expérience a permis aux participants d’atteindre leurs objectifs fixés et de renforcer leurs capacités.
Michaël Bariyanga