Selon ce document officiel, cette décision vise à promouvoir une éducation inclusive et à renforcer l’égalité des chances entre les filles et les garçons, conformément aux engagements de la RDC en matière de droits de l’enfant et d’égalité des genres.
Cependant, cette décision suscite des réactions partagées au sein de la population, notamment à Goma, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays.
Pour certains habitants de Goma, cette décision marque une avancée significative en matière de justice sociale et d’inclusion.
Adadi Girigiri, habitant de la ville, salue la mesure avec enthousiasme : « C’est une excellente décision pour la jeunesse actuelle. Beaucoup de jeunes filles tombent enceintes en cours de scolarité, et par peur d’être exclues définitivement, elles choisissent souvent l’avortement, parfois dans des conditions dangereuses. Leur permettre de continuer les études, c’est leur offrir une seconde chance et sauver des vies. »
D’autres soulignent que l’exclusion scolaire des filles enceintes accentue les inégalités sociales et empêche le pays de tirer profit du potentiel de toutes ses citoyennes. « Une grossesse ne doit pas être une condamnation à l’ignorance. Ces jeunes filles ont le droit à l’éducation comme les autres. Cela permettra aussi de lutter contre les stigmatisations et les discriminations », a déclaré Grâce Mukamisha, résident à Goma et père de la famille.
À l’opposé, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer cette initiative, craignant des conséquences négatives sur l’environnement scolaire.
Agneau Sangano, exprime ses inquiétudes : « C’est une mauvaise décision. La présence de filles enceintes à l’école risque de perturber l’équilibre dans les classes. Cela peut donner un mauvais exemple aux autres filles, comme si la grossesse précoce devenait normale ou sans conséquence. De plus, les caprices liés à la grossesse peuvent gêner le bon déroulement des cours.»
Ineza Guylaine, une étudiante à l’université de Goma (Unigom) partage également ses réserves.
Pour elle, il est important de soutenir les filles enceintes, mais pas au détriment de l’harmonie en classe. Elle propose une alternative :« Il faut penser à créer des écoles spécialisées pour les filles enceintes, au lieu de les mélanger avec les autres élèves. C’est important qu’elles étudient dans un environnement adapté à leur condition. Sinon, cela risque de créer des tensions et des distractions. »
Elle ajoute « Imaginez l’humeur qu’une femme enceinte a dans un foyer, que dire alors des jeunes filles enceinte face à ses enseignants ? Cela peut compliquer la discipline.»
Notons que tout établissement scolaire est obligé à a faciliter le maintien des élèves filles enceintes sans exigence administrative ou scolaire discriminatoire.
Michael Bariyanga