Depuis la prise de contrôle de la ville de Goma par le mouvement Alliance Fleuve Congo/M23, les autorités locales ont lancé une initiative d’assainissement urbain. Cette campagne vise à lutter contre l’insalubrité publique dans les différents quartiers de la ville, autrefois confrontés à une problematique de recyclage de déchets.
Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre, dont l’instauration d’une contribution obligatoire de deux dollars américains (2 USD) par ménage par mois
Selon le maire de la ville Julien Katembo Ndaliena, cette somme est indispensable pour garantir le bon fonctionnement de l’initiative.« Nous travaillons avec des hommes, des femmes et des jeunes. Nous avons plus de 400 travailleurs engagés pour cette tâche. Ils doivent être payés. Nous mettons également à leur disposition, des véhicules qui nécessitent du carburant, des tenues de travail, et d’autres matériels essentiels. Tout cela demande des moyens, d’où l’importance de la contribution de chaque ménage », a-t-il expliqué.
Une charge lourde pour des ménages en crise. Cependant, cette redevance est vivement critiquée par une partie de la population. Pour de nombreux habitants, la somme demandée est difficile à trouver surtout dans un contexte économique marqué par le chômage et la précarité « Nous avons du mal à trouver de quoi manger. Nos maris ne travaillent plus depuis la prise de Goma, les commerces ne tournent plus comme avant, et souvent ce sont nos fils aînés qui nous aident à survivre. Où allons-nous trouver ces deux dollars ? », s’interrogent plusieurs femmes au micro de la radio de la femme, ELLE FM GOMA.
Face à cette situation, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander une révision à la baisse de cette contribution. Certains habitants proposent par exemple un paiement de 2000 francs congolais (environ 0,80 USD) par ménage par mois, qu’ils jugent plus réaliste au vu du pouvoir d’achat actuel.«Nous reconnaissons les efforts de la mairie pour l’assainissement, et nous les encourageons. Mais deux dollars, c’est beaucoup pour nous. On peut passer un ou deux mois sans même réunir ce montant. Je suis marié, père de trois enfants, sans revenu fixe. Qu’ils revoient cette somme à la baisse ! », a plaidé un père de famille.

Il est cependant important de souligner que depuis la mise en œuvre de cette initiative, des améliorations notables sont constatées dans plusieurs quartiers.
Les rues sont plus propres, les déchets sont régulièrement collectés, et les habitants saluent ces progrès en matière de salubrité publique.
Toutefois, l’équilibre entre les besoins financiers du programme et la capacité réelle des ménages à contribuer demeure un défi.
La situation appelle donc à un dialogue entre les autorités locales et la population, afin de trouver une solution durable et concertée.


Michael Bariyanga

By ellefm

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