Au travers de l’initiative Beyond the Sound, le ministère des Chants Tembeya na Bwana a réuni ce dimanche 29 décembre 2024, une cinquantaine d’enfants entendants et malentendants, ainsi que des enfants issus de familles où les parents sont sourds, une initiative visant à briser les barrières entre ces deux mondes souvent séparés.

L’événement, conçu pour introduire l’art du MIME, une approche expressive qui permet de libérer les émotions et les sentiments sans recourir à la parole. Hulda Vagheni, l’organisatrice de l’événement, a exprimé son enthousiasme : « L’activité que j’ai organisée consiste à connecter deux mondes. Aujourd’hui, j’ai réuni des enfants sourds-muets et des enfants entendants pour qu’ils se découvrent mutuellement. Souvent, nous, entendants, ne réalisons même pas qu’il y a des sourds parmi nous. »

Selon la patronne du ministère, Hulda Vagheni, la langue des signes est utilisée à l’école, mais le MIME peut être appliqué à tous, y compris aux personnes traumatisées. Cela permet d’organiser des jeux ou des gestes où chacun peut exprimer ses émotions par son attitude :

« L’approche MIME, c’est une approche de detraumatisation qui peut s’appliquer là où il y a des sourds qui n’ont pas accès à l’éducation. Parce que la langue des signes, on l’utilise à l’école. Mais l’approche MIME s’applique même chez les enfants ou les grandes personnes traumatisées… Ou alors tu peux exprimer ta tristesse par ton attitude seulement. Voilà, alors les deux approches se connectent un peu, s’interconnectent avec la langue des signes qui est donc le moyen de communication des enfants sourds et malentendants. Le mime vient juste compléter la langue des signes, mais ce n’est pas que c’est la langue qui peut être utilisée dans l’éducation. C’est juste une façon d’aider à se détraumatiser avec des exercices qu’on peut copier », a-t-elle ajouté.

Les activités de cohésion ont permis de démontrer que le handicap auditif ne constitue pas un obstacle à l’interaction humaine. Les enfants ont participé à divers jeux créatifs, apprenant ainsi à collaborer tout en s’amusant. Hulda Vagheni a souligné : « Les enfants entendants ont pris conscience des défis auxquels sont confrontés leurs camarades sourds-muets et ont décidé de devenir leurs ambassadeurs. Ils ont vu que ces enfants peuvent aussi créer des œuvres d’art comme eux. »

Les parents présents ont également eu l’occasion d’échanger leurs expériences. Certains ont partagé leurs sentiments face aux différences entre leurs enfants, tandis que d’autres ont témoigné de la richesse et des avantages des interactions : « Je vois vraiment comme ma fille est une bénédiction venue du Seigneur ; en la voyant ainsi je me demandais pourquoi comme ça. Avec déjà l’école qui assure son intégration, aujourd’hui cette grande activité me prouve réellement qu’être sourde n’est pas une malédiction ; ma fille est normale comme d’autres enfants. Merci beaucoup d’avoir pensé à organiser cette rencontre », a déclaré un parent d’une fille sourde présent à cette cérémonie.

L’événement s’est terminé par un repas festif de Noël, renforçant encore plus les liens entre tous les participants et donnant l’occasion à l’organisatrice d’exprimer sa gratitude envers ceux qui l’ont soutenue dans cette initiative.

Promesse Kakuru.

By ellefm

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