Au Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, des milliers d’enfants continuent d’être utilisés et recrutés dans les groupes armés pendant des conflits. Au sein des ces groupes armés, ces enfants jouent différents rôles et cela indépendamment des leurs volontés.

Dans le territoire de walikale, au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, nous avons trouvé un ex enfant soldat d’environ 16 ans qui aujourd’hui est dans les mines.
Sous l’anonymat, il nous explique le rôle qu’il jouait dans le groupe armé qui l’avait recruté et utilisé comme enfant soldat.
Pendant sa période d’enfant soldat, son rôle était celui de porteur d’armes, a-t-il précisé hors caméra. Il est arrivé à s’échapper, aujourd’hui il se retrouve parmi les creuseurs artisanaux pour sa survie.
“Dans le groupe armé mon rôle était celui de porteur d’arme, je me suis échappé et aujourd’hui je me retrouve parmi les creuseurs artisanaux pour ma survie. ça fait quatre ans maintenant. Je gagne dix dollars par jour”, affirme l’ex enfant soldat.

Cette problématique de recrutement et utilisation d’enfants soldats reste un défi majeur décrié également par le mouvement politico-militaire Nduma Défense of Congo, NDC Rénové, un des groupes armés autrefois actif dans le territoire de walikale et qui aujourd’hui s’est rendu auprès du gouvernement. Désiré NgaboKisubi, président de NDC Rénové et porte-parole des groupes armés rendus au Nord-Kivu précise : “pour avoir zéro enfant soldats, il faut d’abord que les groupes armés qui sont encore dans la brousse, se rendent. Ces groupes armés encore actifs dans la brousse doivent être au courant des principes fondamentaux de la convention relative aux droits de l’enfant et les protéger dans le strict respect du droit international humanitaire et droit des enfants.”

La société civile œuvrant pour la bonne gouvernance en province du Nord-Kivu revient sur le rôle des communautés dans la lutte contre le phénomène de recrutement et utilisation d’enfants soldats.

“Décourager les groupes armés d’enrôler les enfants dans ces groupes des miliciens et sensibiliser les communautés à les accueillir sans discrimination aucune” , ajoute Étienne Kambale, président de la société civile bonne gouvernance.

Pour lui, , les chefs locaux devraient se charger de l’encadrement d’enfants issus des groupes armés.

Quelles peines prévoit la loi à l’endroit de celui qui recrute et utilise les enfants dans les groupes armés ? Me Sawy Baeni, du barreau de Goma, et Président de l’organisation action pour la lutte contre la torture en RDC martèle: “pour celui qui recrute et utilise les enfants dans les groupes armés, la loi congolaise prévoit qu’il soit condamné 5 à 10 ans de servitude pénale principale avec paiement d’une amende de 100.000 Fc, pour celui qui recrute et utilise les enfants de moins de 15 ans, le recruteur est sanctionné conformément au statut de Rome par la CPI.”

Il y a 9 ans, le gouvernement de la RDC a signé avec les Nations Unies un plan d’action pour prévenir et mettre fin au recrutement et utilisation d’enfants comme soldats et aux violations graves des droits des enfants commises par les forces de sécurité.
Bien que dans les rangs des FARDC, il n’y a plus d’enfants mais les enfants continuent d’être recrutés et utilisés par les groupes armés dans des zones en conflits. Le nouveau programme de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation DDRCS doit arriver à contribuer pour la restauration de la paix et mettre fin aux recrutements et utilisations d’enfants comme soldats.

Rose Mathe

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