La Fédération des Entreprises du Congo alerte sur l’exclusion du cacao et du café de la Republique Democratique du Congo du marché de l’Union Européenne à partir de Janvier 2025. La RDC sera retirée des certifications « Bio » et « Fairtrade ». Ces organismes avancent le refus de l’Union Européenne d’agréer leur demande de conformité suite aux difficultés de déploiement des enquêteurs sur terrain pour cause d’insécurité.
Selon un document de la Fédération des Entreprises du Congo groupement du territoire de Beni au Nord Kivu signé le 17 Décembre 2024, ce retrait aura des conséquences fâcheuses pour la République Démocratique du Congo : « à partir de janvier 2025, nos produits ne seront plus admis comme produits organiques et équitables sur le marché de l’Union Européenne entraînant plusieurs conséquences économiques et sociales fâcheuses pour notre pays » peut-on lire dans ce document.
Les opérateurs économiques œuvrant dans le secteur d’exportation du café et du cacao se disent surpris de recevoir des organismes de certification de recevoir la notification de retrait de ces produits congolais du marché européen. Ils en appellent à l’intervention des ministres du commerce extérieur et de l’agriculture à s’impliquer pour que solution soit trouvée.
Il est important de savoir de l’Union Européenne a adopté une réglementation « zéro déforestation », qui doit entrer en vigueur en 2025. Cette réglementation instaure l’exclusion du marché de l’espace UE de tout produit présumé lié à une quelconque destruction ou dégradation de la forêt et de la biodiversité.
La plupart des produits agricoles dits d’exportation à partir des pays africains (café, cacao, thé, soja…) sont du coup frappés. Pour pouvoir accéder au marché européen, ces produits doivent désormais être certifiés « zéro déforestation » par des organes institués par l’Union Européenne.
Dans sa lettre, la FEC fait mention de la quasi-impossibilité pour ces organes de certification d’enquêter sur le café et le cacao congolais, dont le gros provient des zones en proie à l’insécurité.
En tant que patron de l’import-export-transit et de la diplomatie commerciale, le ministre du commerce extérieur est, par principe, le premier concerné du dossier. Mais dans la pratique, l’exportation du café et du cacao constitue le principal des missions de l’ONAPAC(Office National des Produits Agricoles du Congo), placé sous tutelle de l’agriculture. Et quand les considérations sécuritaires s’y invitent, la question devient encore plus complexe.
Gisèle Kahimbani.